STARBUCKS sur Hollywood Blvd

Depuis le Central, après une nuit de patrouille sans fin!

Oh, malgré le fait qu'on leur avait attribué les quartiers riches, ils étaient loin d'avoir chaumé. Vagabondages au milieu des villas huppées, conduites en état d'ivresse (dont un notable de la ville, arf!) et même une nouvelle séance de régulation de la circulation après un accident sans blessé en attendant les dépanneuses.
Bref, ils finissaient par prendre ça à la rigolade tant c'était un festival. Ils en étaient à se demander s'ils ferraient déjà pas mieux de couper cette bon sang de radio.

A dix minutes de la fin (théorique) de leur service, et alors que le petit jour pointait à peine du côté des reliefs de San Bernadino qu'on voyait clairement pour une fois, Sam gara la voiture devant une des succursales Starbucks.
- Allez, je t'invite!

Et ce n'était visiblement pas une question.

Où comment mourir d'inaction... ou presque.

Au final, la nuit avait été comme il avait pu le craindre, d'un ennui quasiment mortel. Malgré deux ou trois interventions qui lui permirent de garder les yeux ouverts, il avait cru que cette nuit n'aurait jamais de fin. Et à voir sa collègue, il semblait que ce soit un peu pareil de son côté. Rah, l'inaction était un truc vraiment horrible à ses yeux.

Malgré tout, le jour pointait enfin son nez, signe que leur nuit de patrouille prenait quasiment fin. Il pourrait rentrer se reposer un moment chez lui, ce qu'il ne refuserait pas. Après tout, ça l'avait bien crevé tout ce qui c'était passé avant la patrouille et le reste de la nuit n'avait fait que l'achever. Comme promis en début de soirée, Sam l'invita à boire un vrai café, parquant la voiture devant un Starbucks.

L'officier du SWAT observa quelques secondes le café, avant de tourner la tête vers son équipière, qui lui fit bien comprendre qu'il avait intérêt à se bouger.

- Trop aimable, le deuxième sera pour moi.

Ah non, il ne se laissera pas offrir toutes les boissons non plus. Et s'ils ne prenaient pas une deuxième tournée, la prochaine fois, il serait le premier à sortir son porte-monnaie. Sortant de la voiture, il lâcha un léger bâillement, protégeant sa bouche de sa main, oulha, la fatigue se faisait quelque peu sentir.

- Je pense que le Venti ne sera pas de trop. Petit sourire, alors qu'il ouvrait la porte à Sam.

Tout en se dirigeant vers le comptoir, il remarqua bien vite que le café était presque vide, enfin à une heure pareille, c’était normal. Seul quelques types qui se levaient aux aurores pour aller bosser se trouvait assis dans les fauteuils, lisant tranquillement leurs journaux.

Arrivés devant la serveuse, MacMilliam glissa à Carter ce qu’il buvait, Venti de café noir, ça serait pas mal pour commencer.

Sam ne put que se réjouir du fait que Cedric soit partant pour ce café. Encore deux minutes sans caféine, et elle tombait dans le coma. Elle en était quasi certaine.
La jeune femme sortit donc de la voiture et imita presque aussitôt son collègue, lâchant aussi bien malgré elle un léger bâillement. Bien connu que c'est contagieux!

Elle passa devant lui à son invitation et sourit à la remarque que son coéquipier lâcha sur la taille de sa boisson.
- Merci... Je vois qu'on est vraiment dans le même sale état.

Et ensemble, ils rejoignirent le comptoir. Comme à chaque fois qu'elle entrait dans ce genre d'établissement, elle était perdue le nez levé vers la carte ne sachant pas trop quoi choisir.
- T'as un dé que je laisse le sort choisir pour moi?

Elle lui lança alors un regard complice, avant qu'il ne lui donne sa commande. L'employée se posta devant eux.
- Bonjour, messieurs-dame. Vous avez choisi?
- Euh... oui, un peu près... un venti noir, et un... latte, venti aussi. Merci.

Une fois annoncé leur dû et payé, les deux comparses translatèrent jusqu'au post où l'on devait attendre les boissons.
- J'hésite à m'asseoir, je ne sais pas si je serai capable de me relever.

Elle plaisantait bien sûr... quoique.

La jeune femme confirma qu'elle devait être dans un état de fatigue proche du sien. Ce qui ne l'étonna pas plus que cela, c'était bien normal, surtout que ce qu'ils avaient fait de leur nuit, n'avait pas aidé à rester le plus éveillé possible. Décidément, il verrait à parler à son boss pour voir s'ils pouvaient au moins voir à changer de quartier. Qu'ils y aillent quelque chose à faire quoi!

Bref, les deux agents prirent donc leur commande, bien que Cedric resta quelque peu interloqué à la question de son équipière.

- Un dé? Pourquoi un dé? J'ai une pièce par contre.

Oui parce qu'il avait bien compris que c'était pour faire son choix qu'elle lui demandait un truc pareil, mais il ne comprenait pas totalement la subtilité d'avoir un objet pareil pour cela. Alors qu'il était évident qu'ils avaient toujours un peu de monnaie dans les poches. Enfin, elle avait fini par prendre sa décision, sans avoir recourt au hasard et ils allèrent attendre que leur boisson salvatrice ne se fasse.

L'officier du SWAT manqua de peu un nouveau bâillement, wouarf, vivement le central qu'il puisse pointer et se barrer! Mais bon, sa collègue le rappela bien vite sur terre avec ce choix cornélien qu'était celui de s'assoir ou pas.

- J'avoue que je me pose la même question, sinon on retourne dans la voiture, on sera assis et prêt à rentrer.

Ouuuhh comment ça sentait le vécu tout ça, et au pire, ça leur permettrait d'être disponible, si par hasard on avait besoin d'eux dans les dernières minutes qui leur restait à faire pour finir leur service. Même si MacMilliam espérait ne plus rien entendre jusqu'au commissariat. Comment ça, il avait une méchante envie de rentrer chez lui?

Les boissons arrivèrent alors et le flic attrapa la sienne, tout en remerciant le serveur, l'avantage des Starbucks, c'était bien leur rapidité à servir, surtout quand il n'y avait personne dans les parages, il porta le gobelet à ses lèvres. MMmm... un régal que de sentir le liquide couler dans sa gorge, rien que cela, ça le réveillait déjà un peu. Ok, ça devait être pas mal cérébral, mais qu'importe! Sam choisirait de l'endroit où ils apprécieraient leur café.

Disons qu'une pièce, c'est plus quand il n'y a que deux choix, mais face à la carte fournie d'un coffee shop... Bref, elle s'était débrouillée pour finalement faire son choix.
Il ne tardèrent pas à récupérer leurs précieux élixirs.

A la réponse de Cedric, Sam regarda un peu la salle. Il n'y avait pas foule certes, mais ça se remplissait gentiment. La jeune femme regarda son coéquipier et d'un air entendu lâcha.
- ... la voiture!

Et puis, il leur restait cinq minutes de service! Sam lança le mouvement pour rejoindre leur carrosse. Elle ouvrit la porte et passa devant tout en lui gardant le passage ouvert bien sûr.
- Même si j'ai eu la chance de ne pas recevoir de critique pour ma conduite, j'imagine que tu vas vouloir reprendre la main?

Après un sourire amusé, elle sortit les clés de sa poche, et les laissa pendre à sa portée, tout en portant son gobelet à la bouche.
Vrai que ça allait faire rudement du bien ce petit remontant. Car de toute manière le temps de rentrer au poste, ils en avaient au moins pour une bonne demi-heure. Et encore presque autant pour que Sam rentre chez elle.

La décision ne prit donc que quelques instants à être prise au final, et sa coéquipière décidait qu'ils seraient mieux dans la voiture. Pas de problème aux yeux de l'homme, qui ne serait pas contre rentrer le plus vite possible au central. Un petit sourire en coin, pour approuver ses dires, il fit un signe de la main pour laisser passer sa collègue.

- Les dames d'abord.

De toute façon, elle semblait encore plus pressée que lui à retourner à leur véhicule, ce qui ne manqua pas d'amuser quelque peu l'officier du SWAT.

- C'était ta première nuit en patrouille?

Car au final, ils n'avaient pas tant discuter que cela pendant leurs heures de travail et ils n'avaient jamais eu ce job là depuis qu'ils avaient été mis en duo. Bon, Cedric en avait déjà faite, mais c'était toujours aussi pénible, surtout dans les quartiers riches.

Bref, arrivé devant la voiture, Sam ne manqua pas de faire un peu d'humour, MacMilliam attrapa alors les clés qu'elle lui tendait, avant de faire une pause, comme s'il réfléchissait à quelque chose.

- Mmmm... peut-être que je devrais te les laisser... que tu saches où aller chercher la voiture dans le parking la prochaine fois. Tout en gardant un air on ne peut plus sérieux, elle n'aurait peut-être pas du faire la remarque qu'il n'avait fait aucun commentaire sur sa conduite. C'était lui tendre une perche monstrueuse. Pourtant, il ne réussit pas à garder tout son sérieux très longtemps, avant d'éclater de rire à la tête de sa collègue. Et de se diriger du côté conducteur, à moins qu'elle n'insiste pour reprendre le volant, au final.

Alors qu'au final, ils sortaient du coffee shop, Sam répondit à sa question sur les patrouille de nuit.
- Ici, oui. Mais j'en ai déjà fait à Seattle.

Puis une fois sortis, Cedric lui reprit donc les clés. Non sans un petit commentaire aimable!
- C'est ça, moque-toi de moi. Tu vas voir la prochaine fois que tu fais une bourde...

Dit-elle -presque- faussement outrée, en le pointant d'un doigt vengeur. Elle avait bien entendu noté le fait qu'il n'avait pas réussi à garder son sérieux jusqu'au bout en disant cela.
Malgré ces airs un rien bougons, il avait de l'humour, et le sens de la mise ne scène l'animal. Elle en avait pris bonne note et lui rendrait la monnaie de sa pièce à l'occasion.

En attendant, il ne semblait pas homme à commettre ce genre de maladresses pour ce qu'elle le connaissait. Normal dans un sens, au SWAT on ne prenait que peu de tête en l'air.
C'était pas trop le genre de Sam habituellement ceci étant. Mais l'âge avançant, elle était moins sur la brèche en permanence quand même.

Et alors que son collègue approchait du poste de pilotage, elle regarda la voiture, et lança.
- T'es sûr que c'est celle-ci?

Partant à rire presque aussitôt.

Ah, elle semblait avoir eu quelques expériences nocturnes, il manqua de lui faire un petit commentaire un peu piquant sur cela, mais se retint juste à temps, de toute façon, toute leur attention était désormais portée à leur véhicule et ce n'était pas plus mal. Bon, ça n'empêchait pas de faire voler quelques pics, mais jamais rien de très méchant ou blessant... à moins que Sam ne cache bien son jeu, mais ça ne semblait pas être le cas aux yeux de Cedric.

Il fit un petit sourire en coin à la pseudo menace de sa collègue.

- Je vais m'évanouir de frayeur! A la Scar (xD!), avant que son équipière ne lui fasse une remarque sur le fait que ça pourrait ne pas être leur véhicule. Il appuya sur le bouton d'ouverture de la voiture, ce qui ne manqua pas d'enclencher la bonne ouverture. Oh, avec la fatigue, j'aurais pu me tromper.

Avant de s'engouffrer dans l'habitacle et de mettre la clé sur le contact, tout en attendant que Carter ne fasse de même. Il reprit une gorgée de son café salvateur, pas à dire, ça faisait vraiment du bien. La radio continuait son crachat d'information et MacMilliam avait comme une envie irrésistible de l'éteindre, juste pour éviter de se faire attraper avant la fin de son service.

C'est donc plutôt de bonne humeur que les deux coéquipiers se retrouvèrent dans leur voiture. Sam jeta un regard un rien méprisant vers la radio. Vrai qu'à force c'était plutôt pénible.

Enfin, au moins, ils avaient eu leur café. La jeune femme en prit une nouvelle gorgée, et regarda sa montre.
- Tu sais qu'on est officieusement hors service depuis 35 secondes.

Mais bon techniquement, hélas, ils étaient toujours enrôlables tant qu'ils n'avaient pas dépointé au Central. Il leur faudrait voir à y retourner rapidement.
Ceci étant, Sam avait envie d'en savoir un peu plus sur Cedric. Un petit intérrogatoire s'imposait. Tout en s'imaginant bien que cela le dérangeait, il le lui dirait ou bien le snetirait à force.
- Ca fait longtemps que tu es à L.A.?

Pour tout dire, elle avait un peu de mal à se faire à la mégapole. Elle commençait à se demander comment on pouvait vivre dans une telle ville. Ceci étant, elle s'y ferait sans doute.

Quand Sam s'était installée sur le siège passager, Cedric avait fait démarrer le moteur et posé son Venti sur le porte gobelet. Pas qu'il était pressé de rentrer, mais il n'aimait pas non plus rester dans une voiture sans rien faire et quitte à aller pointer, autant ne pas trop attendre. D'ailleurs, sa collègue lui fit la remarque en sous-texte et il eut un léger sourire.

- Attention aux heures sup'!

Bon là, ça le faisait rire, mais il était évident que dans ce métier, c'était un truc qui manquait rarement. Se faire payer par contre pour cela, c'était une toute autre histoire, m'enfin fallait aussi savoir, après tout, ce n'était pas les flics qui n'étaient plus en service qui cherchait en général du boulot, mais ils se trouvaient souvent au mauvais endroit, au mauvais moment et ne pouvaient pas faire autrement que de se rendre sur les lieux demandés.

Alors qu'il roulait, pour une fois, tranquillement, vu son état, mieux valait ne pas trop tirer le diable par les cornes, voilà que son équipière engageait la conversation, sur un terrain plutôt.... personnel. Il marqua un temps de pause, réfléchissant au fait qu'il voulait, ou pas, se laisser embarquer là-dedans.

- J'y suis né. Mais je ne serais pas un bon guide pourtant.

Pas qu'il ne connaissait pas sa ville sur le bout des doigts, mais les coins qu'il devait apprécier ne correspondrait sûrement pas à la femme assise à ses côtés et vu son, très souvent, mauvais caractère, ça ne serait sûrement pas un tour des plus agréables.

- Et toi, qu'est-ce qui t'as fait choisir cette belle ville? L'envie de rencontrer des stars?

Il taquinait plus qu'autre chose pour l'instant, mais L.A. était connue dans le milieu policier comme étant un vrai nid de vermine. Pas l'enfer sur terre, mais pas mal proche au final. Ce qui lui permettait aussi, ainsi, de faire dériver bien vite la conversation sur Carter et non plus la centrée sur sa propre personne.

Le regard de Sam se déporta un instant sur une voiture qui les dépassait, elle la suivit du regard en reprenant une gorgée de son café. Alors que Cedric plaisantait sur les trop fameuses heures supplémentaires jamais payées.
Elle s’était fait à l’idée que dans ce job, on ne pouvait pas s’enrichir. A moins de trafiquer, mais bon, ça, c’était une toute autre histoire…

Elle nota donc que son coéquipier était un gars du cru.(XD !). Et la jeune femme sourit à sa question qui suivit.
- Bien entendu que je suis venue ici pour les stars, voyons ! Et je ne suis pas très chanceuse jusqu’ici.

Inutile de préciser qu’elle plaisantait. Enfin, pas complètement puisque de fait, elle n’avait croisé personne de « connu » jusqu’ici. Mais là, pour le coup, c’était le cadet de ses soucis. Pas aucun intérêt pour elle, mais limite.
- En fait ce n’était pas prévu au départ, mais j’avais quelques frictions avec le Capitaine de Seattle. Roxann Connor, tu en as peut-être entendu parler ? Elle lui lança un regard, accompagné d’un sourire entendu, s’il connaissait. Mais bref, on m’embauchait avec un grade supérieur ici, alors l’occasion faisant le larron…

Et jusqu’ici, elle ne le regrettait nullement. Sans compter que le climat était quand même plus agréable. Bon, la pollution un peu moins.

Cedric ne manqua pas de s'amuser de la réponse de sa collègue sur les stars qui côtoyaient les rues de L.A.

- Hé hé, je m'en doutais. Si t'es sage, je t'emmènerais là où t'es sur de les voir.

Il savait parfaitement qu'elle rigolait et lui suivait juste le mouvement. Mais pour le fait de rencontrer des "stars", là il rigolait moins. Au final, il avait apprit à savoir où les chopper et puis, ça lui était arrivé une ou deux fois de faire des interventions par chez eux. Mais bon, il n'était pas plus fan que cela. C'était toujours un plus, parfois.

Elle répondit ensuite un peu plus sérieusement à sa question, il l'écouta attentivement, tout en faisant une légère moue au nom du capitaine que citait Sam. Elle était loin d'être connue comme le loup blanc, mais en effet, MacMilliam en avait entendu parler et peut-être pas tout à fait en bien, non, il était mieux avec Starsky, assurément!

- Ah oui, j'en ai entendu parler par certains collègues... t'as bien fait de venir ici. Et puis, en plus si t'es mieux payé! Que demander de plus!

L'officier du SWAT doutait fortement que Carter ait accepté par simple appât du gain, mais vu que ça faisait aussi parti des avantages de grader dans ce métier. Tandis qu'il tournait à une rue, voilà qu'ils se faisaient coincé dans un bouchon, Ced' frappa sur le volant. Pas de bol!

- Et merde! Il soupira. Plus qu'a espérer que ça passera... vite. Il en doutait, au pire... il utiliserait son feu bleu. Comment ça, il n’en avait pas le droit ?

Sam eut un sourire amusé à la réplique de son collègue. Quoi? N'était-elle pas toujours sage. Si, même trop sans doute (XD).
Alors comme ça, il avait effectivement entendu parler de son ex-capitaine? Amusant quand même...

Et si son traitement plus avantageux était loin d'être le motif principal de son acceptation de mutation, il y avait participé tout de même. Elle regrettait ses collègues quand même...
Mais bon, on ne pouvait pas tout avoir non plus.

Cedric sembla vouloir faire diversion, puisque changeant d'itinéraire, il les colla dans un magnifique embouteillage. Voulant l'encourager.
- Un peu tôt pour que ce soit déjà bouché.

Avec leur bol, ils allaient surtout se retrouver à faire de nouveau la circulation à ce train là. Sûrement un nouvel accident! Au final, il valait peut-être mieux faire profil bas et rester patient.

Sachant son collègue peu loquace, Sam était partagée à relancer la conversation ou rester silencieuse. Du même coup, elle opta pour reprendre une gorgée de sa boisson. Voilà au moins un truc à coup sûr réconfortant! (vengeance msn! XD)

[HRP: --']

Sam tenta de l'encourager, il fit une légère moue, vrai que c'était tôt pour un bouchon, mais bon, cette ville ne dormait jamais vraiment et c'était rare qu'il n'y ait plus de voiture sur les routes... enfin là, quand même, c'était tôt pour déjà commencer à se prendre la tête.

- Mouais... avec du bol, encore un boulet qui a réussit à faire un accident.

Comment ça, il n'était pas très sympathique? Bah ouais, ça l'empêchait de rentrer au central cette circule et ça risquait de le saouler bien vite s'il devait se mettre à faire la circulation à l'instant. Non, non, il n'était plus en service, surtout pour faire un truc aussi peu reluisant. Si Sam reprit une gorgée de son café, Cedric au final, fit de même.

Et comme à son habitude, le flic resta des plus silencieux, ce n’était pas son fort les discussions en général, encore plus avec des personnes qu'il ne connaissait que très peu. Enfin, comme on voyait où ça menait de devenir très proche de son équipier, il préférait peut-être garder ses distances.

Ouh là, mais c'est que bloqués comme ça, et aussi silencieux, Sam n'allait pas tarder à piquer du nez.

Elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer son collègue en privé. S'il était aussi calme et dans son monde en permanence, ça ne devait pas être gaie à vivre au quotidien. Et elle mesura qu'elle en savait à peine plus que ce qu'on lui en avait dit au moment de son affectation avec lui. Comme quoi...

Pas que Sam non plus soit un bout en train patenté, mais elle avait besoin d'un minimum d'encouragement tout de même. Si elle savait être pipelette à ses heures, elle savait aussi rester à sa place quand la situation l'exigeait. Et là...

Au bout d'un moment où ils n'avaient pas guère avancé, elle prit tout de même la parole.
- J'appellerais bien le Central pour être sûre...

Parce que au final, un itinéraire bis était peut-être possible.

Leur service allait se finir comme il avait commencé autrement!

Perdu dans sa contemplation de la route, tout en buvant son café, Cedric se fit ramener à quelque chose de plus réel par son équipière, qui s’inquiétait de savoir s’il n’y aurait pas une autre route par laquelle il pourraient passer, ce n'était pas une mauvaise idée d'ailleurs. Il porta son attention sur elle, tout en faisant un petit mouvement positif de la tête.

- Essaye toujours. Sait-on jamais.

Le risque étant qu'a les savoir bloqué ainsi, les gars au QG pourraient toujours se dire de les envoyer sur une autre affaire, puisqu'ils étaient en route. Le flic attrapa la radio et la tendit à Sam, qu'elle pose sa question.

- Et qu'ils envoient les uniformes pour régler ce cas de bouchon...

Autant dire qu'il n'avait pas du tout envie de s'en occuper. Etre à la circulation, c'était bien l'une des parties les plus ennuyantes de ce job.

Rien à redire, plus ça allait et plus Sam était persuadé que son collègue préférait le silence. C'était moins sympa à son sens, mais après tout...

Bon, il sembla tout de même vaguement utile son initiative. Elle allait attraper la radio, mais Cedric la devança. Euh, qu'il conduise lui, non? Après un regard un rien circonspect au conducteur, elle prit le micro et vérifia leur position au dehors.
- Zebra 3 à Central. On rentre et on est bloqué sur Vine. Qu'est-ce qui se passe?
- Central à Zebra 3. Vous tombez bien vous. Homicide à l'angle Medina Road et Calatana. On a personne de libre.

Sans le vouloir, Sam échappa une sorte de grognement qui en dit long sur son enthousiasme et sa frustration du moment.
Pour le coup, le silence radio aurait sans doute été la meilleure option.
- Zebra 3 à Central. On a fini notre service depuis 10mn les gars vous allez pas nous envoyer à l'autre bout de la ville?
- Central à Zebra 3. J'ai bien peur que si.

Sam regarda Cedric avec le pire air désemparé qui puisse existé. Et après une moue qui en disait long sur son état d'esprit, elle fit mine de lui tendre le micro. Peut-être saurait-il mieux mettre au pas le régulateur... Expérience - et caractère - obligent.

Oh ça va... Cedric était parfaitement capable d'attraper la radio pour la tendre à Sam. Façon vu qu'ils étaient à l'arrêt, il ne manquerait pas de shooter un pauvre piéton qui passerait à ce moment là sous ses roues. Enfin bref, il aurait du parier une forte somme quand il entendit le central répliquer à Carter qu'ils avaient une affaire sur les bras et personne à qui la refourguer à part eux. L'homme lâcha un soupir en les entendant insister en plus de cela.

Il porta son attention quelques secondes sur son équipière, qui semblait on ne peut plus motivée à y aller, avant de prendre la radio qu'elle lui tendait, de reporter son attention sur la route et de prendre à son tour la parole.

- Zebra 3 à Central. C'est pas parce que vous faites pas votre boulot de trouver des patrouilles libres, qu'il faut profiter de tomber sur ceux qui ont fini leur service. La nuit a été longue les mecs, alors dites-nous comment sortir d'ici et rentrer au QG et pas l'inverse...

Bon il y était allé un peu fort, mais c'était légèrement abusé de la part du mec de les envoyer sur un homicide, alors qu'ils avaient une nuit complète de patrouille dans les jambes. L'officier du SWAT savait pourtant pertinemment que le gars à l'autre bout du fil risquait de ne pas lâcher le morceau.

- Central à Zebra 3. Le service vient de se rallonger, que ça vous plaise ou non. On a besoin d'inspecteurs sur le terrain, pensez à la prime de fin d'année. Terminé.

- ******! Il reposa la radio non sans aucune douceur sur son socle, avant de soupirer à nouveau. Rah ****. Tapotant quelques secondes avec ses doigts sur le volant, il regarda à nouveau son équipière. J'espère que t'as encore un peu de ressource, parce que t'es pas prête de le voir ton lit. Le sien non plus d'ailleurs, enfin, peut-être que ça serait régler plus rapidement que prévu mais il en doutait sérieusement. Sortant alors le feu bleu qu'il glissa sur le tableau tout en l'enclenchant, aller hop, tout le monde allait gentiment lui laisser la place, qu'il puisse se rendre sur cette foutue scène de crime.

Quand la voie fut libre, il appuya encore un peu plus sur le champignon, pas à dire le trajet risquait d'être court au final.

Les empêcheurs de tourner en rond...

Egal à lui-même, pour ce qu’elle pouvait en savoir, Cedric tenta à son tour sa chance au micro. Sam avait bien noté aussi la même motivation qui l’animait à enchaîner sur ce maudit homicide.

Et malgré toute la persuasion que son collègue y mit, le Central conclue l’affaire sans aucune autre forme de procès. Ils iraient donc.
Voilà qui allait mettre un peu d’ambiance dans leur vie plate et morne ! Pensez donc ! Cedric piqua une petite crise, qu’elle aurait aisément imaginée de ce style, si elle avait eu à le faire.
- Je devrais résister, ne t’en fais pas.

Lui lançant un petit sourire qui se voulait apaisant, en réponse à son inquiétude. Elle aurait certes bien débauché. Mais dans le bain, elle enchaînerait au final sans trop de soucis

Point positif, ils allaient au moins sur une affaire plus intéressante qu’un simple chien écrasé. De quoi stimuler un enquêteur, même exténué.
Et quand son pilote réussit à les extraire de leur bouchon, un sourire amusé traversa son visage un instant. Même s’il ne parlait pas beaucoup, ses attitudes et réactions en disaient long.

Scène de crime adorée!